
Les particules en suspension dans l’air (PM) sont de tailles et de natures très variables selon leurs origines. Par leurs propriétés oxydantes et pro-inflammatoires, elles affectent les systèmes respiratoire et cardiovasculaire, induisant des impacts sanitaires significatifs vu la taille des populations exposées.
Tendance à l’amélioration
En 2019, les concentrations moyennes annuelles en PM10 et PM2,5 étaient inférieures aux normes européennes pour la protection de la santé humaine[1] pour l'ensemble des 23 stations de mesure de la qualité de l’air en Wallonie[2]. Elles variaient entre 9 µg/m3 et 23 µg/m3 pour les PM10 et entre 5 µg/m3 et 11 µg/m3 pour les PM2.5. Pour toutes les stations, le nombre maximum autorisé de jours de dépassement de la valeur limite journalière, définie pour les PM10 uniquement[3], n’a pas été dépassé[4].
Pour les stations de mesure disposant de séries de données continues[5], les concentrations moyennes annuelles en PM10 ont diminué de 13 à 53 % entre 2010 et 2019 selon la localisation de la station, à l’exception de la station de Marchienne-au-Pont où les concentrations ont peu évolué (- 1 %). Le nombre de jours de dépassement de la valeur limite journalière a globalement diminué. Pour toutes les stations, le nombre maximum autorisé de jours de dépassement n’a plus été dépassé depuis 2015. Quant aux concentrations moyennes annuelles en PM2,5, elles ont diminué de 12 à 47 % entre 2010 et 2019.
Ces progrès sont en lien avec la baisse des émissions de particules observée depuis 2000 q.
Des mesures structurelles à poursuivre
Diverses mesures ont été définies dans différents plans en vue de réduire les émissions de PM q (Plan air-climat (2008 - 2012)[6], plan d’actions permettant de rencontrer les objectifs de qualité en matière de particules (PM10/PM2,5)[7] adopté en 2011 et renforcé en 2016[8], Plan air climat énergie 2016 - 2022 (PACE)[9]). Certaines de ces mesures ont déjà été mises en œuvre q.
Le futur Plan air climat énergie à l’horizon 2030 (PACE 2030)[10] définit des mesures à mettre en place ou à renforcer à l’horizon 2030. Celles-ci visent notamment la baisse des émissions de PM issues du secteur résidentiel (p. ex. la sensibilisation et la maîtrise des émissions polluantes des systèmes de chauffage, en particulier le chauffage au bois), du trafic routier ou de l’industrie. Le PACE 2030 devrait permettre de maintenir les objectifs de qualité de l’air fixés par la directive 2008/50/CE q en matière de PM.
Il faut également noter que le Protocole de Göteborg q, amendé en 2012, fixe depuis lors un objectif de réduction des émissions pour les PM2,5 (- 20 % dès 2020 par rapport à 2005 pour la Belgique). La directive "NERC" (EU) 2016/2284 q a repris cet objectif et a ajouté un objectif de réduction à l'horizon 2030 (- 39 % par rapport à 2005)[11].
Concernant les PM10, un Plan d’actions en cas de pics de pollution par les poussières fines q a également été adopté en 2008. Il met en place un système d’alerte et prévoit des mesures graduelles de réduction des pics selon deux seuils d’actions (70 μg/m3, 150 μg/m3 pendant au moins deux jours consécutifs). Ces mesures à court terme portent notamment sur le transport (limitation de la vitesse sur les autoroutes et voies rapides, renforcement des contrôles de vitesse, gratuité des bus…) et l’industrie (mesures de réduction temporaires des émissions de particules fines sur base volontaire). En outre, des plans d’actions communaux sont mis en œuvre dans les communes les plus affectées (diminution de la vitesse des véhicules, diminution de la température dans les bâtiments publics…). En complément, les trois Régions ont introduit en 2016 un nouveau seuil d’information fixé à des concentrations en PM10 plus basses (50 μg/m3).
[1] Valeur limite annuelle de 40 µg/m3 pour les PM10 ; valeur limite annuelle de 25 µg/m3 à partir du 01/01/2015, valeur limite annuelle de 20 µg/m3 à partir du 01/01/2020 pour les PM2,5 (directive 2008/50/CE) q
[2] À noter cependant que les valeurs guides annuelles OMS plus sévères (20 µg/m3 pour les PM10 et 10 µg/m3 pour les PM2,5) (OMS, 2006)(a) ont été dépassées en 2019 pour 4 des 23 stations pour les PM10 et pour 7 des 23 stations pour les PM2,5.
[3] 50 µg/m3 sur 24h, max. 35 dépassements par an (directive 2008/50/CE) q
[4] Les nombres maximum de jours de dépassement des valeurs guides journalières OMS (50 µg/m3 pour les PM10, avec max. 3 dépassements par an, et 25 µg/m3 pour les PM2,5, avec max. 3 dépassements par an) (OMS, 2006)(a) étaient quant à eux dépassés pour 14 des 23 stations pour les PM10 et pour toutes les stations pour les PM2,5.
[5] Sur la période considérée : 22 stations communes pour les PM10 et pour les PM2.5
[6] Voir la 1ère partie q, la 2ème partie q et la 3ème partie q du Plan air-climat (2008 - 2012)
[7] Décision du Gouvernement wallon du 31/03/2011 relative aux mesures en vue d'élaborer un plan d'actions permettant de rencontrer les objectifs de qualité en matière de particules (PM10 et PM2,5) en Wallonie
[8] Décision du Gouvernement wallon du 21/04/2016 relative au développement de mesures de lutte contre les particules fines dans l’air ambiant
[9] Voir le PACE 2016 - 2022 q et la fiche d'indicateurs relative au PACE q
[10] Projet approuvé en 1ère lecture par le GW le 04/04/2019 q
[11] Les objectifs nationaux de réduction des émissions à atteindre à partir de 2020 et ceux à atteindre à partir de 2030, ont été répartis entre les trois Régions respectivement lors de la Conférence Interministérielle de l’Environnement (CIE) du 27/04/2012 et la CIE du 04/05/2017. Les accords de répartition sont entérinés dans deux accords de coopération entre les trois Régions et l’Autorité fédérale, signés par les ministres concernés des quatre entités et dont la procédure législative d’assentiment est en cours de finalisation.
Évaluation
Etat favorable et tendance à l'amélioration
- Référentiel : directive 2008/50/CE q
- En 2019, les concentrations moyennes annuelles en PM10 et PM2.5 étaient inférieures aux normes européennes pour toutes les stations. Toutes les stations de mesure des concentrations en PM10 enregistraient des dépassements de la valeur limite journalière (50 µg/m3) définies pour les PM10 uniquement. Pour les 23 stations, le nombre de jours de dépassement était inférieur à 35, nombre maximum autorisé. À noter toutefois que les valeurs guides de l'OMS, non contraignantes, n'étaient pas respectées partout.
Entre 2010 et 2019, les concentrations moyennes annuelles en PM10 ont diminué de 13 % à 53 % selon la localisation de la station, à l’exception de la station de Marchienne-au-Pont où les concentrations ont peu évolué (- 1 %). Le nombre de jours de dépassement de la valeur limite journalière a également diminué. Quant aux concentrations moyennes annuelles en PM2.5, elles ont diminué de 12 à 47 % entre 2010 et 2019.
Évaluation
