Certains agents infectieux présents dans l’environnement, plus exactement au sein de la faune sauvage, se transmettent à l’homme et sont donc susceptibles d’avoir un impact sur sa santé[1]. En Wallonie, il s’agit des zoonoses suivantes[2] : échinococcose multiloculaire, tularémie, leptospirose, hantavirose, anaplasmose et borréliose de Lyme.

Le suivi épidémiologique en Belgique

En Belgique, le suivi épidémiologique des zoonoses se base sur des données issues de trois réseaux de laboratoires de microbiologie (laboratoires vigies, laboratoires de référence et centres nationaux de références) et sur des données issues de déclarations obligatoires de certaines maladies[3]. Cette surveillance n’est pas exhaustive. Par ailleurs, un grand nombre de ces maladies ont une présentation clinique souvent peu spécifique et sont donc probablement sous-diagnostiquées. Leur incidence réelle est donc sous-estimée. Cette surveillance permet toutefois de suivre les tendances au cours du temps[4].

échinococcose multiloculaire, tularémie et leptospirose : des zoonoses rares

L’échinococcose multiloculaire est une maladie parasitaire rare. En Belgique, le nombre de cas rapportés par an est passé de 1 en 2010 à 7 en 2016. Il n'est actuellement pas possible de déterminer si ces chiffres correspondent à une augmentation de l'incidence car, d'une part, le lieu de contamination ne peut généralement pas être déterminé avec certitude[5] et, d'autre part, depuis 2015, des laboratoires supplémentaires participent à la réalisation du diagnostic. Les deux autres zoonoses rares, la tularémie et la leptospirose, sont des maladies bactériennes à déclaration obligatoire en Wallonie[6]. Six cas de tularémie ont été rapportés en Wallonie entre 2012 et 2016. Pour la leptospirose, une augmentation du nombre de cas a été observée en 2014 (18 cas contre 4 en 2013)[7], suivie d'une diminution en 2015 (7 cas) et en 2016 (8 cas) à un niveau qui est cependant resté supérieur à la moyenne observée entre 2010 et 2013 (4 cas/an).

Hantavirose et anaplasmose : une situation stable

L’hantavirose est une zoonose virale peu fréquente. Le nombre de cas rapportés fluctue d’une année à l’autre en Wallonie (32 cas rapportés en 2016) et ne semble globalement pas en augmentation. Cette situation s’observe également à l’échelle européenne(a). Concernant l’anaplasmose, une maladie bactérienne transmise par des tiques, la situation semble stable également. Le nombre total de cas rapportés en Wallonie était de 10 en 2016.

Borréliose de Lyme : augmentation de la vigilance

La borréliose de Lyme est une maladie bactérienne transmise par des tiques. Le risque de transmission est influencé par plusieurs facteurs tels que la densité de tiques dans l'environnement, le taux d'infection chez les tiques et la durée d'attachement de la tique sur la peau. Le risque apparaît faible si la tique est retirée dans les 12 à 24 heures. D'une façon générale, en Europe, le risque de développer la maladie après une morsure de tique serait d'environ 1 à 3 %(b). Le nombre de résultats sérologiques positifs[8] rapportés par les laboratoires vigies en Wallonie varie considérablement d’année en année. Globalement, sur la période 2013 - 2016, il affiche des valeurs plus élevées qu'antérieurement. Celle-ci correspond toutefois à une augmentation du nombre de tests sérologiques réalisés dans la population. Le taux de positivité[9] étant resté stable, l'augmentation du nombre de sérologies positives est probablement lié à une vigilance accrue à l’égard de la maladie. Actuellement, il n'y a pas d'indication d'une augmentation significative de la borréliose de Lyme en Wallonie.

 


[1] Les maladies de la faune sauvage ne font pas l'objet de cette fiche d'indicateurs. Un suivi de cette thématique est réalisé par l'Université de Liège via le Réseau de surveillance sanitaire de la faune sauvage. q

[2] Diagnostiquées (mais pas forcément contractées) sur le territoire wallon ou belge

[3] Pour en savoir plus, consulter le site de Sciensano (Sciensano résulte de la fusion entre l'Institut scientifique de santé publique et le Centre d'étude et de recherches vétérinaires et agrochimiques)  q

[4] Toutes les zoonoses ne font pas l'objet d'un suivi depuis le même nombre d'années.

[5] La période d'incubation de la maladie s'étend sur plusieurs années, ce qui complique l'identification du pays où l'infection a été contractée.

[6] La leptospirose est redevenue une maladie à déclaration obligatoire en Wallonie depuis 2016.

[7] Plusieurs pays dont la France, les Pays-bas et l'Allemagne ont également rapporté une hausse du nombre de cas en 2014. Plusieurs causes ont été citées, dont des facteurs climatiques (hiver clément, températures plus élevées durant toute l'année), ainsi que des inondations importantes en mai 2014 dans le sud-est de l'Europe. En Wallonie, une épidémie de leptospirose chez les bovins a été rapportée en 2014.

[8] Les anticorps pouvant être présents dans le sang pendant des années, un résultat sérologique positif ne signifie pas toujours que le patient souffre d'une borréliose de Lyme au moment de la prise de sang, mais indique que celui-ci a été un jour en contact avec l'agent pathogène.

[9] Nombre de résultats sérologiques positifs rapporté au nombre total de tests réalisés

Maladies liées à la faune sauvage indigène*

Cet indicateur est téléchargeable en format haute résolution : q

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* Diagnostiquées (mais pas forcément contractées) sur le territoire wallon ou belge

Évaluation

c276b32f-0e48-4d19-8936-2f69ee3759f5 Évaluation de l'état non réalisable et évaluation de la tendance non réalisable

Évaluation non réalisable

Pas de référentiel

Évaluation non réalisable

La fiche d'indicateurs présente des données se rapportant à six pathologies distinctes. Par conséquent, une évaluation unique de la tendance ne peut être réalisée.